Le harcèlement de rue

Vendredi soir, je me rends dans le centre ville de Bruxelles en métro, il est environs 19 heures, et je déambule dans la Rue du Marché aux Herbes à proximité de la Rue Neuve (pour ceux qui connaissent).

Je vais rejoindre une amie pour aller manger un resto, bref rien de particulier je marche simplement sourire aux lèvres.

Et là, à plusieurs reprises, des hommes, m'accostent, sifflent, m'interpellent à coup de "Hey Mademoiselle", "Tu Suce?", "Ca te dis de m'accompagner chez moi?", "Vous êtes bien mignonne", ...

Le tout accompagné de regards dignes de loups affamés devant l'étale d'un boucher. Tu vois le style?

Bien sûr que tu vois...

Ce n'est pas la première fois que je fais face à ce genre de phénomène, une main qui "glisse" dans la foule, un regard en biais, une parole qui malgré ses airs est tout sauf anodine,...
Mais jamais, au grand jamais je n'en ai subit autant en un laps de temps si court.

Ce phénomène, le "harcèlement de rue", a été mis sur le devant de la scène par le film "Femmes de rue", tourné par Sofie Peeters.

Un extrait ici :

Ma première réaction a été de me demander pourquoi en si peu de temps j'avais été autant de fois harcelée?

J'ai remis ma tenue en question, mais je ne portais qu'un jeans skinny, un débardeur sans décolleté et une paire de sandalettes plates,  j'étais maquillée légèrement, un peu de mascara et un rouge à lèvre rouge, et je portais les cheveux longs lâchés donc rien de bien aguicheur...

Je n'ai trouvé aucune raison à ce comportement masculin si ce n'est que le phénomène prend de l'ampleur, touche toutes les générations et qu'il est grand temps que nous les filles réagissons et en parlons autour de nous, tant auprès des filles, que de nos connaissances masculines.

Comment réagir?

En faisant cesser le comportement gênant...

Personnellement, si je marche, je m'arrête net, ce qui étonne déjà mon "harceleur", je me poste bien en face de lui et le regarde dans les yeux, je laisse assez de distance entre nous pour avoir ses mains et ses pieds dans mon champs de vision (déformation professionnelle).
Je lui demande ce qu'il me veut et pourquoi il ose me parler d'une manière aussi vulgaire et insistante.
En général ça suffit à calmer le coco et à le mettre mal à l'aise.
Parfois, les plus cons d'entre eux, répondront par une insulte ou par un "Ouai de toute façon t'es qu'un thon tu te crois belle?" ou une phrase du même genre.
Note qu'il est tellement malin qu'il se contre dit entre son "interpellation" et sa réponse.
Dans ces cas là, il ne faut SURTOUT pas répondre sur le même ton, afin d'éviter une escalade de violence.
Lui demander si il aimerait qu'on parle comme ça à sa soeur/fille/mère suffit alors généralement à le laisser bouche bée.

Si l'opportun se montre agressif, ne pas hésiter à prendre les passants, témoins à partie, souvent ces braves et courageuses personnes n'osent pas intervenir d'initiative.

Prendre la fuite est également une option pour les moins sûres d'elles. Ce n'est pas un échec vu que le but est de faire cesser le harcèlement.

Que faire quand on est témoin de ce genre de phénomène?

Surtout ne pas faire l'autruche!
Faire cesser le harcèlement devient ta priorité, en permettant à la victime de partir, en essayant de conscientiser le harceleur (bien que souvent se soit peine perdue), bref en intervenant.

Je ne suis pas spécialiste de ce phénomène, mais je remarque que de plus en plus de filles en sont victimes et que de plus en plus de médias en parlent alors j'apporte ma pierre à l'édifice.

Ils en parlent aussi :

Diglee en parle merveilleusement bien en dessin sur son blog (http://diglee.com/).
Le projet crocodile apporte quant à lui beaucoup de situations différentes basées sur des témoignages ainsi que des solutions contre le harcèlement de rue (http://projetcrocodiles.tumblr.com/)

Alors si toi mâle tu passe par là, cesse donc, avec tes copains de traiter les filles comme de vulgaires putes!
Si tu ne t'abandonne pas à ce genre d'activité, montre ta virilité, prend tes couilles à deux mains et intervient lorsque tu es témoin de ce genre d'attitude de la part de tes congénères... Merci bien.